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    Whisky : single malt ou blend, quelles différences ?

    Le whisky est un spiritueux qui amènent beaucoup de questions. Nous allons voir les différences entre les single malts et les blend (ou blended) whiskies.

     

     

    Les singles Malts

    Le single malt scotch whisky (Macallan, Ardgerg, Dalmore, Bowmore, Aberlour…) est la catégorie la plus qualitative et la plus onéreuse des whiskies écossais.

    Il doit être élaboré dans une seule distillerie écossaise, exclusivement à partir d’orge maltée, et obligatoirement distillé dans des alambics à repasse pot stills, et non en colonne. Ce n’est pas anodin, car le maltage de l’orge est une opération qui prend du temps, et donc qui est relativement onéreuse.

     

    On plonge les grains d’orge dans des bains d’eau tiède (trempage) pour les humidifier, puis ils sont sortis pour les oxygéner, avant d’y être replongés, et ainsi de suite pendant une période allant de 30 à 45 heures. Vient ensuite la germination (qui dure quatre ou cinq jours), qui permet à l’amidon qui était prisonnier à l’intérieur du grain de se simplifier en sucres fermentescibles propres à délivrer de l’alcool sous l’effet des levures.

     

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    Puis vient le touraillage où l’orge est chauffée (jusqu’à 85 ° C) pour stopper la germination pendant un à trois jours.

    Les grains ainsi toastés sont ensuite débarrassés de leurs radicelles. Une opération de fumage à la tourbe lors du touraillage est possible, et souvent utilisée, afin de donner aux whiskies leurs traditionnels arômes de fumée, de goudron (Laphroaig, Wolfburn, Long Row, Cao Ila…).

    Même si elle est la plupart du temps externalisée par les distilleries (sauf Balvenie, Benriach, Kilchoman, Laphroaig, Springbank, ou Bowmore par exemple) et industrialisée, l’opération du maltage dure donc une grosse semaine !

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    On peut alors passer à la production de la bière de malt (wash) qui sera donc distillée à l’aide d’alambic à repasse, qui comme leur nom l’indiquent obligent le distillateur à procéder en deux étapes. Lors de la première passe, le wash est transformé en brouillis qui titre autour de 25 – 30 %, puis lors de la deuxième passe (dans le même alambic ou un autre) ce dernier est transformé en «new make» (whisky non âgé) titrant communément entre 65 et 78 %. Là encore il s’agit d’une opération relativement longue et donc coûteuse.

    Les obligations des distilleurs

    Les single malt scotch whiskies doivent avoir été vieillis au moins trois ans dans des fûts de bois d’une contenance de 700 litres maximum, être embouteillés en Écosse et titrer au moins 40 %. Le maltage, le brassage et la distillation doivent avoir été réalisés en Écosse, mais la matière première peut venir d’ailleurs au Royaume-Uni ou même de l’étranger.

    L’adjonction de sucre, de copeaux de chêne (pour boiser le distillat), de boisé est interdite.

    Pourquoi ces contraintes?

    Les différentes obligations concernant les single malt (utilisation d’orge maltée, distillation en post still, vieillissement de 3 ans, provenance d’une seule distillerie…) sont destinées à produire des whiskies très aromatiques, dotés d’une personnalité forte et distincte.

    Cela limite aussi les quantités produites. Et cela explique aussi pourquoi ils sont vendus plus cher que les autres whiskies.

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    En Irlande, le malt irish whiskey (Bushmills, Redbreast…) est un équivalent des single malts écossais sauf qu’au lieu de deux passages, dans le pot still, ils en ont subi en général 3. Et bien sûr, là-bas, on parle de whiskey avec un «e» et non de whisky. Dans les autres pays, comme la France, les whiskies reprenant la terminologie «single malts», suivent peu ou prou les règles des single malts scotch whiskies. Il existe aussi des indications géographiques spécifiques à certaines régions, comme le whisky breton (Armorik, Eddu, Glann Ar Mor…), et le whisky Alsacien (Hepp, Uberach…).

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    Les blended whiskies

    La plupart des whiskies produits dans le monde sont en fait des assemblages de whiskies provenant de plusieurs distilleries. Dans le cas d’un blended malt scotch whisky (J.G. Thomson, White Heather…) il s’agit d’un assemblage de plusieurs single malts (écossais). Il est donc réalisé avec 100 % d’orge maltée et distillé en pot still.

    Un pot still irish whiskey (Drumshambo, Tellow Spot…) doit contenir au moins 30 % d’orge maltée et 30 % d’orge non maltée (plus rapide, moins cher mais moins aromatique), et là aussi être distillé en alambic.

    Viennent ensuite toute une galaxie de whiskies distillés avant tout en colonne et utilisant des pourcentages plus élevés d’autres types de céréales que l’orge maltée (blé, seigle, maïs…).

    Par exemple, un single grain scotch whisky (North of Scotland, Cameronbridge …) est élaboré à partir de blé ou de maïs additionné de 10 à 15 % d’orge maltée, et distillé colonne. Un blended scotch whisky, ou simplement «scotch» (Chivas, Clan Campbell, Ballantine’s, Johnnie Walker…), est un assemblage d’un ou plusieurs single malts avec un ou plusieurs single grains.

    C’est cette dernière catégorie qui est la plus largement répandue en Écosse (85 % de la production). Ici les single malts sont utilisés comme exhausteurs de goûts, et les autres céréales avant tout pour faire du volume et gagner du temps (elles sont moins chères, pas forcément maltées…).

    Un grain irish whiskey (Ballyhoo) a été élaboré à partir d’un maximum de 30 % d’orge maltée, et donc d’au moins 70 % d’autres céréales non maltées (blé, orge non maltée…), et a été distillé en colonne.

    Enfin, un blended irish whiskey (Pogues, Flaming Pig…) est issu de l’assemblage de deux ou des trois autres catégories d’irish whiskeys (malt, grain, pot still).

    L’utilisation de la colonne permet de distiller en continu, de faire grimper le degré d’alcool (95 % maximum en sortie de colonne) et donc de produire plus vite, en continu, et pour moins cher.

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